Voyant les foules, il monta sur une montagne et s’assit. Ses disciples s’approchèrent de lui, et il se mit à les enseigner, en disant : “Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux”. Matthieu 5:3
De toute évidence, Jésus était plus préoccupé par la rencontre avec ses disciples que par les grandes foules. J’ose dire que ce n’est pas ce que la plupart des responsables d’église feraient aujourd’hui. Jésus n’était pas opposé aux grandes foules, il avait beaucoup de gens qui le suivaient partout. Mais d’après ce passage, et ce que nous pouvons voir dans son ministère, la majeure partie de son temps était consacrée à l’enseignement et à la formation de ses disciples.
Ces foules donnaient à Jésus l’occasion de prendre ses disciples à part pour leur montrer ce qui est vraiment important pour Dieu. Ce n’est pas que le Seigneur ne se soucie pas des masses. Nous savons qu’il a nourri des milliers de personnes affamées à une époque, et qu’il les a également enseignées. Mais Jésus savait que pour atteindre le plus grand nombre, il fallait discipliner le plus petit nombre. Il a donc consacré la majeure partie de son temps à discipliner son groupe hétéroclite de douze personnes. Le plan divin était de faire d’eux des disciples efficaces, les transformant en “pêcheurs d’hommes” qui poursuivraient son ministère une fois qu’il serait retourné auprès du Père.
Nous savons que les hommes que Jésus a choisis comme disciples étaient loin d’être parfaits. En fait, ils étaient orgueilleux de cœur, rivalisant même pour savoir qui serait assis à côté de Jésus une fois son royaume établi. Mais ils avaient tout faux et la leçon d’humilité serait probablement la plus difficile à faire passer. À de nombreuses reprises et de multiples façons, Jésus a essayé d’amener ses disciples maladroits à devenir d’humbles serviteurs. Il a dit que celui qui veut être grand dans le royaume de Dieu doit devenir le serviteur de tous (Matthieu 20:26). Un jour, il a appelé un enfant à se tenir parmi eux et a dit : “Celui qui se rendra humble comme cet enfant sera le plus grand dans le royaume des cieux” (Matthieu 18:4).
Jésus emmène donc ses disciples sur la montagne, loin des foules, pour leur enseigner la qualification la plus importante pour hériter du royaume des cieux. L’humilité. C’est essentiellement ce que signifie être “pauvre en esprit”. Il ne leur dit pas comment devenir humble, mais il les incite à l’être. Il leur dit que ceux qui sont humbles sont “bénis” et hériteront du royaume des cieux. Mieux vaut s’humilier soi-même que d’être humilié par Dieu.
Nous disons souvent des orgueilleux qu’ils sont “imbus d’eux-mêmes”. Jésus enseigne clairement que si nous voulons ce que le ciel a à offrir, nous devons être vides de nous-mêmes. Nous ne devons pas faire la promotion de nous-mêmes, de notre programme, de notre façon de faire, de notre expertise ou de notre “sagesse”. Nous devons prendre le siège arrière. Nous devons éviter d’attirer l’attention sur nous. Nous devons cesser de nous offenser lorsqu’on nous oppose, qu’on nous ignore ou qu’on nous oublie. Nous avons peut-être des “trésors” à offrir, mais nous devons faire confiance à Dieu pour nous promouvoir, et non pas à nous-mêmes qui essayons de nous promouvoir. Déterminons-nous à nous vider de tout orgueil et à faire confiance au Seigneur pour faire ce qu’il veut de nous – que ce soit grand ou petit.
Un jour, les disciples de Jean-Baptiste sont venus le trouver pour se plaindre que tout le monde allait maintenant vers Jésus pour se faire baptiser. Voici l’humble réponse de Jean : “Un homme ne peut recevoir que ce qui lui est donné du ciel… Il faut qu’il devienne plus grand, il faut que je devienne moins grand.” (Jean 3:27,30). Quel que soit notre sort du ciel, que la proclamation de Jean soit la nôtre ! Le royaume des cieux est le prix. Être pauvre en esprit en est le seuil. Devenir pauvre en esprit est essentiel pour tout disciple.